La notion de la Chute de l'Homme a traversé les âges, a imprégné la pensée religieuse, puis philosophique, littéraire et artistique en Occident. Tantôt évoquée dans le contexte du péché originel, tantôt explorée sous l'angle de la condition humaine, la chute de l'homme offre une toile complexe de réflexions profondes auxquelles l’artiste n’échappe pas.

Dans les traditions du Livre, la Chute devient le point de départ d'une condition humaine marquée par la lutte entre le bien et le mal, la perte de l’innocence …. Les conséquences de cette chute, qu'elles soient perçues comme une rupture spirituelle ou une leçon morale, résonnent à travers les croyances et les pratiques religieuses, influençant la conception même de la vie et du destin humain. Certaines réflexions philosophiques qui se font jour à l’ère contemporaine touchent des thèmes liés à une prise de conscience de la condition humaine, de son imperfection, de son aliénation, à la morale et à la responsabilité individuelle (Rousseau, Nietzche, Marx, Camus …) ou de l'absurdité de l'existence.

Ainsi, de la Chute de l'homme dans le jardin d'Eden (Michel-Ange, Jan Brueghel l'Ancien et Peter Paul Rubens …) aux anges déchus (Bruegel l’Ancien, Gustave Doré, …), de la chute dans l'absurde (Salvador Dali et "La Persistance de la mémoire" où les montres molles évoquent une distorsion du temps, créant un sentiment de chute dans l'irréel), aux représentations de la chute émotionnelle, en passant par la chute sociale ou politique (Francisco Goya - "Les Désastres de la guerre") ne cesse d’appeler l’Artiste à ajouter sa pierre à l’édifice.

Le thème de la chute en peinture offre un moyen visuel puissant d'explorer des idées complexes et de susciter des émotions.

Je m’inscris et réinterprète la Tradition (les plafonds des nos églises, les peintures et sculptures dans  nos musées abondent de crucifixions, âmes damnées, etc ...) en puisant mon inspiration dans les classiques avec une approche plastique s’inspirant des courants expressionnistes abstraits et figuratifs du XXème siècle pour inviter le spectateur à partager ma réflexion intime et universelle.